Situé à la confluence des rivières Iza et Mara, dans une plaine large de 1,5 km et longue de 2 à 4 km., le village est entouré de collines dont la hauteur ne dépasse pas 700 m.
Les prés et les bocages pittoresques, au bord de la rivière, hébergent des oiseaux au chant doux : le coucou, la huppe, l'alouette. Les collines couvertes de vergers (pommiers, pruniers et cerisiers), de forêts de chênes et de hêtres descendent jusqu'en marge du village. L'eau verte de la calme Iza, celle bleue et tourbillonnante de la Mara abritent une riche variété de poissons étincelants.
Bien connue par ses "portes du Maramures" dues à Gheorghe Borodi, par les chansons de Maria Trifoi, par le maître violoniste Gheorghe Covaci-Cioata, par la poésie de Tiberiu Utan, par les dessins de Vasile Kazar, cette communauté est formée de personnes hardies, travailleuses, accueillantes et fières. Les tourments de l'histoire et les rigueurs du climat ont façonné une âme ferme à ces gens du Maramures, qui ne cèdent ni devant les difficultés des temps, ni devant les duretés de l'hiver.
Vadu Izei inclut aussi le village de Valea Stejarului. Leur population est de 3 000 habitants, dont 98 % Roumains, paysans travaillant leurs propriétés ou engagés à Sighetu Marmatiei (ancienne capitale du Maramures), dans l'industrie et l'administration.
L'existence de Vadu Izei remonte loin
dans le temps : on a découvert sur son site douze bracelets
de l'époque de bronze, ornés de fins dessins géométriques.
Le premier document écrit, datant du 27 juin 1383, est
considéré comme l'acte de naissance du village.
Rédigé en latin, il est émis à Sighet
et certifie que le noble Lupu de Vad se voit attribuer une propriété
au détriment de Codrea, "qui n'a pu rien prouver"
(cf. Diplômes du Maramures XIVe-XVe siècles, édités
par Ioan Mihali de Apsa). Noms de la localité au cours
du temps : Village de Lupu, Le Gué de Lupu, Le Gué,
Le Gué de l'Iza.
D'autres diplômes nobiliaires
nous fournissent, à leur tour, des renseignements sur "Le
Gué de Lupu" :
1411
: Andrei Leuca dirige la propriété de ses parents.
1423 : Andrei Leuca, chef de l'archidiocèse de Cosau.
1450 : Mihai Leuca, chef de l'archidiocèse de Sighet.
1475 : Mihai, chef de l'archidiocèse de Cosau.
1499 : Lazar et Stelan possèdent la montagne Sidau.
1514 : Lazîr, noble de Vadu Lupului, se voit confisquer
ses biens pour avoir participé à la révolte
conduite par Gheorghe Doja.
1671 : Le baron Emeric Thokolyi est le propriétaire
d'un grand domaine et de nombreux serfs, auxquels s'ajoute la
forêt entre Mara et Iza (Dumbrava).
1680 : Maria Prinyi, comtesse possède de la terre
et des serfs à Vad.
1702 : Documents établissant les rapports et les
obligations des paysans de Vad envers la comtesse et les barons.
1715 : La plupart des terres de Vad appartiennent à
Stefan Vesei.
1774 : Document contenant les obligations des paysans serfs
de Vad envers Stefan Vesei.
1758 : L'ancienne église en bois du village est
apportée de Berbesti (village sur la Mara) et mise en place
sur Ulila Bakâna (La Vieille Ruelle).
1775-1776 : Deac Lup est le chantre de l'église
de Vad.
1782 : Le prêtre de Valea Porcului (Stejarului) et
de Vad est U. Costan, puis Popa Lurnei, résidant à
Valea Porcului.
1799 : Les serfs deviennent des paysans libres.
1843 : Le village de Vad est déclaré "materne"
par rapport à Valea Porcului ("filia") ; y habitent
1 700 fidèles gréco-catholiques disposant d'une
école construite en pierre.
1848 : Abolition du servage.
1861: Les paysans de Vad prennent possession des terres.
1869 : Le 4 avril, "la réunion générale
de la Communauté" décide par un vote que la
langue officielle de l'administration locale et de l'enseignement
sera désormais le roumain.
1884 : On construit l'actuelle église de Vad, en
pierre. L'ancienne église en bois revient à Berbeuti.
Ioan Pop est curé de la paroisse et archiprêtre de
Mara. Lui succède Vasile Iodi qui a contribué à
l'édification de la nouvelle église.
1914 : Au cours de la Première Guerre mondiale,
le village paie le tribut du sang. Les noms de 69 héros
sont inscrits sur une plaque en marbre située à
l'intérieur de l'église. Cette commémoration
est due à l'Association culturelle transylvaine ASTRA.
1918 : La Grande Union à Alba Iulia conduit à
la constitution de la Grande Roumanie.
1940 : La Seconde Guerre mondiale, par le Diktat de Vienne,
décide l'inclusion de la Transylvanie et du Maramures dans
la Hongrie, ce qui a de graves conséquences, encore présentes
dans la mémoire des anciens du village.
1945 : Les habitants de Vad signent un document par lequel
ils s'opposent à l'annexion du Maramures à l'Union
Soviétique.
1946 : Installation du gouvernement dirigé par les
communistes.
1947 : Le Roi Mihai Ier de la Roumanie est contraint de
quitter le pays, intitulé dorénavant : République
Populaire Roumaine.
1948 : Nationalisation des principaux moyens et ressources
de production.
1949 : Début de la collectivisation (achevée
en 1962) qui est lourde de conséquences sur la population
des villages de Maramures.
1968 : Le village reçoit le nom de Vadu Izei.
1972 : Construction du dispensaire communal.
1973 : Création d'une école comprenant les
classes I - X.
1982 : Construction du complexe commercial appartenant
à la "Coopérative de consommation".
1989 : Avec la Révolution Roumaine, disparition
de la "Coopérative agricole de production" et
élections démocratiques.
Dans la foulée, s'établissent
des relations d'amitié et de jumelage avec la commune de
Braine-le-Comte en Belgique ainsi qu'une collaboration étroite
et fructueuse avec l'"Opération Villages Roumains".