Pour toutes ces localités, voir la carte en annexe.
D'une profonde beauté, cette zone constitue l'un des foyers de la formation et de l'existence ininterrompue des Roumains. La rivière d'Iza est un des plus importants cours d'eau de la région. Le long de son trajet de 83 km qui la conduit de sa source (sommet Batrîna dans les montagnes de Rodna) jusqu'à sa confluence avec la Tisa, l'Iza reçoit des centaines d'affluents. Sur toutes ces vallées, le long des rivières et des ruisseaux se sont formées des localités attestées déjà au XVe siècle. Voici celles qui présentent un intérêt touristique certain :
Barsana.
Située sur la rive droite de l'Iza, à 12 km de Vadu
Izei, elle présente des vestiges archéologiques
de l'époque de bronze. Un document datant de 1391 mentionne
son monastère et son église en bois dont la fête
patronale est la Saint-Nicolas.
Le monastère fut abandonné à l'époque uniate ; son église fut transportée sur l'emplacement actuel en 1720. La peinture, exécutée par le maître Toader Hodor en 1806 est en style baroque. Couleurs dominantes : le blanc, le bleu et le rouge. L'église abrite quelques icônes sur verre et sur bois, dans un style spécifique au Maramures.
Sur l'emplacement de l'ancien monastère,
un nouveau monastère orthodoxe de nonnes, dont l'église
suit rigoureusement le modèle des églises en bois
est en cours de construction depuis 1992.
Les gréco-catholiques ont construit en 1991 une église
en maçonnerie respectant, elle aussi, l'architecture de
la région.
La beauté des portes sculptées, la richesse du folklore, la douceur du paysage et la générosité des gens sont au rendez-vous, ici, comme dans la plupart des autres villages du Maramures.
Bogdan Voda (Cuhea). Traversée par la route départementale 186 à 38 km de Vadu Izei, cette localité est le lieu de naissance du voïvode Bogdan Ier, le prince fondateur de la Moldavie (1359). Cuhea a une grande importance pour l'histoire médiévale du Maramures en tant que centre princier et voïvodal de la région à cette époque-là.
Les fouilles archéologiques y ont permis de découvrir un cimetière chrétien et une résidence princière (XIIIe - XIVe siècles), ainsi que les traces d'une église voïvodale en pierre, la plus ancienne de Maramures.
L'église paroissiale en bois, déclarée monument historique, date de 1718 ; elle fut construite sur l'emplacement de l'ancienne église incendiée par les Tartares en 1717, lors de leur dernière incursion dans le pays. La Saint-Nicolas est sa Fête patronale. Cette église, en bois de sapin, est des plus élégantes et des plus fières du Maramures. A l'intérieur, de superbes icônes sur bois et sur verre, un beau trône d'archiprêtre et un gracieux candélabre en bois.
Botiza. A 30 km de Vadu Izei, sur la vallée de Botiza, affluent de l'Iza. Première attestation : 1353. Sa belle église, dont la fête patronale est la Sainte Paraschiva, remonte au XIIIe siècle. Elle appartenait au village Viseul de Jos et fut transportée à Botiza en 1899. Lors de son installation sur le site actuel, elle fut peinte par le zugrav (peintre d'icônes) Iuga Dionisie et sa fille Aurelia. On y garde des icônes sur bois du XVIIIe siècle et sur verre du XIXe siècle.
Botiza est aussi connue pour la beauté de ses tapis aux harmonieuses couleurs naturelles.
Ieud. Village situé à 40 km de Vadu Izei, le long du ruisseau Ieud, affluent de l'Iza. Les découvertes archéologiques prouvent que se trouve, ici, un des plus anciens sites qui fut habité de manière ininterrompue depuis l'époque de bronze. Des traces datant de la période de l'Empire Romain y subsistent aussi. Les documents du XIVe siècle mentionnent la localité en 1364, puis en 1365. Elle était incluse dans les propriétés du voïvode de Cuhea, Balc.
Voici les monuments les plus remarquables
:
- Le monastère de Ieud fut actif du XIVe siècle
jusqu'en 1860. Les traces de sa fondation sont encore visibles.
- L'église d'en haut (sur la colline) due à Balc,
a été construite en 1364.
- L'église d'en bas (dans la plaine) date de 1699.
En bois de sapin, de belles proportions toutes les deux, leur peinture murale recouvre la surface intérieure alternant le bois et la toile collée à la jointure des poutres. Icônes sur bois et sur verre d'une exceptionnelle valeur artistique. Y sont préservés des livres d'une extrême importance pour l'histoire du document écrit en Roumanie : le "Codex de Ieud", comprenant entre autres trois manuscrits en langue roumaine, datés de 1391, un livre d'heures imprimé à Tîrgoviste en 1715, un livre de messe de 1759, imprimé à Iasi et un livre de l'office liturgique de la Pentecôte imprimé à Bucarest en 1743.
Le village préserve ses valeurs traditionnelles, ethnographiques et folkloriques.
Rozavléa. Village situé sur la rive droite de la rivière d'Iza, à 25 km de Vadu Izei sur la route départementale 186. Le premier document écrit atteste son existence en 1353 comme propriété de la famille Bogdan de Cuhea. Son église en bois, monument historique, date de 1720 et remplace un édifice plus ancien, aujourd'hui disparu. Fête patronale : Saints Archanges Michel et Gabriel. La peinture fut exécutée par Ion Plohod entre 1823 et 1825 en couleurs d'eau compactes conférant à cet ensemble une richesse et un éclat particuliers. Icônes sur bois et sur verre dans le style du pays. (Voir carte ethnographique).
Longue de 40 km, la rivière Mara est le plus important affluent de l'Iza. Elle traverse les villages de Mara, Desesti, Harnicesti, Sat Sugatag, Giulesti, Berbesti et rejoint l'Iza à Vadu Izei. Les fouilles archéologiques et les documents écrits à partir du XIVe siècle témoignent d'une longue civilisation qui s'est développée le long de son trajet. Le paysage y est généreux et charmant. Voici quelques informations concernant les villages sur la Mara.
Desesti. Située à 20 km de Vadu Izei, sur la route nationale nr. 18 Sighet - Baia Mare, cette localité est attestée dès le XIVe siècle (1360) comme propriété des princes de Giulesti : de Giula d'abord, puis de son fils et héritier Dragos. Le village possède une église en bois de 1770, dont la fête patronale est "la Pieuse Paraschiva" et une école confessionnelle toujours en bois. En 1709, le curé Danil Pop s'y trouvait. La peinture intérieure de l'église, un peu abîmée au cours du temps, fut exécutée par le zugrav Radu de Ungureni (Valachie) et le zugrav Gheorghe.
Icônes sur bois du XVIIIe siècle et icônes sur verre du XIXe siècle.
Giulesti. Située à 12 km de Vadu Izei sur la route nationale nr. 18 Sighet Baia Mare. Son nom évoque le prince local Giula et son fils Dragos, gouvernant les terres moldaves au nom du roi de Hongrie et y précédant Bogdan Ier, le fondateur de l'Etat autonome de Moldavie.
Résidence du prince Giula et de ses successeurs, la localité est attestée en 1317. Mirizlo, fils de Giula, est le premier prêtre nommé par un écrit du Maramures remontant à 1364.
En 1509, on y élève une église en pierre, construction financée par une fille de la famille des princes du pays, mariée avec un noble ("boier") de Moldavie. Une nouvelle église en pierre sera consacrée en 1888. L'ancienne église en bois fut transportée dans le village voisin, Manastirea, dépendant de la commune Giulesti, sur l'emplacement d'un monastère qui était déjà actif vers 1560. Elle existe encore. Fête patronale : Saints Archanges Michel et Gabriel. Le monastère est supprimé en 1860, à l'époque de l'empereur Joseph II d'Autriche.
D'aspect archaïque, l'église de Giulesti possède encore une cloche datant de 1679 et la dalle d'un monument funéraire datant de 1712. Sa peinture intérieure fut réalisée en 1783 par Gheorghe, zugrav de Desesti. Une des parois extérieures est aussi peinte, cas exceptionnel en Maramures, la peinture extérieure marquant plutôt la spécificité des églises de Moldavie. Une icône miraculeuse de la Mère de Dieu se trouvant à Giulesti fut transportée à Bixad. Icônes sur bois et sur verre.
Harnicesti. Village situé à 16 km de Vadu Izei, sur la route nationale nr. 18 Sighet - Baia Mare. Attesté dès 1316, il possède une église en bois élevée en 1770 sur l'emplacement d'un ancien monastère dont la fête patronale était "La Naissance de la Mère de Dieu".
Quelques icônes de grande valeur distinguent l'église de Desesti : trois d'entre elles, "Les Rameaux (Entrée dans Jérusalem)", "L'Ascension" et "L'Annonciation" furent présentées à différentes expositions internationales.
Sur une longueur de 15 km, la rivière de Cosau traverse les localités Budesti, Sîrbi, Calinesti, Feresti pour rejoindre à Berbesti la rivière Mara. Zone d'une grande importance historique, dont le paysage est particulièrement attirant.
Budesti. La localité se trouve à 24 km de Vadu Izei. Mentionnée pour la première fois en 1361, dans un Diplôme de Louis le Grand, roi de Hongrie, établissant une donation destinée à la famille des nobles locaux, Bud.
Ses deux églises en bois sont représentatives du style du Maramures. Leur existence est attestée dès 1586 par un document concernant la table située dans l'église selon la coutume dace ou gète. L'église d'en bas (Josani ou Vîncesti) date dans sa forme actuelle de 1643 ; en bois de chêne, elle est dédiée à Saint Nicoara (Saint Nicolas). Trait caractéristique, rarement présent en Maramures, sa tour principale est flanquée de quatre autres petites tours : influence probable du style gothique, cette particularité indiquait le droit qu'avait l'église, à travers son Conseil, de décider la peine capitale pour les malfaiteurs.
On garde à l'intérieur la cotte de maille et le casque du légendaire "haiduc" (hors-la-loi) "Pintea Viteazul" (Pintea le Preux), déposés dans l'église après la dernière bataille contre les Tartares en 1717.
La peinture exécutée dans le style des "miniatures", très expressive, fut réalisée à la fin du XVIIe siècle par Alexandru Ponehalschi ; s'y ajoute l'uvre d'Oprisan Ionas en 1832. La valeur patrimoniale de cette église réside aussi dans le nombre important d'icônes du XVIIIe siècle, sur bois et sur verre, de grande valeur, ainsi que dans des icônes du XVe siècle dont le dos a été peint plus récemment (icônes à double face).
L'église d'en haut (Susani), élevée en 1628 au temps de Pop Ionas, fut également peinte par Alexandru Ponchalschi en 1760. La structure en fut modifiée par le prolongement de son corps au XIXe siècle. Son iconostase (parois en bois plaquées d'icônes, qui séparent l'autel et le nartex) rappelle par son aspect la peinture catalane des XIIIe et XIVe siècles. D'une grande expressivité, l'ensemble mural de Budesti Susani possède diverses inscriptions expliquant les scènes bibliques et liturgiques représentées ; elles sont écrites en langue slavone (le slave ancien, utilisé comme langue liturgique jusqu'au XVIIIe siècle) mais aussi en roumain, avec des lettres cyrilliques, ces dernières étant apparues lors des diverses restaurations du monument.
Icônes sur bois et sur verre, dont l'harmonie chromatique et l'élégance sobre des lignes enrichissent cet espace ecclésial d'une grande profondeur.
Calinesti. Commune située à 17 km de Vadu Izei. L'église d'en bas (Josani dans le quartier Cîieni) a pour fête patronale "La Naissance de Jésus-Christ". Élevée en 1663, elle est peinte, dans la variante actuelle en 1754 par le même Alexandru Ponehalschi sur un fond de toile traité à la chaux. Icônes sur bois et sur verre du XVIIIe siècle.
L'église d'en haut (Susani, des Bîndreni) où l'on officie actuellement est construite en bois de chêne. Restaurée en 1784. L'ancienne peinture, disparue, fut remplacée en 1788 par une nouvelle peinture due à Nicolas Cetinschi.
Sîrbi. Localité située à 20 km de Vadu Izei, attestée à 1405. Église d'en haut (Susani), en bois de chêne, élevée en 1532. Fête patronale : "La Très Pieuse Paraschiva". Une peinture de grande valeur, dont certaines parties, détruites, ont été retraitées par Stefan Amachevici en 1800. L'iconostase a été peinte par Iosif, Iacob et Alexa en 1760. Icônes sur bois du XVIIIe siècle dues à Radu Munteanu.
L'église d'en bas (Josani), bâtie en 1665 en bois de chêne, s'élève sur le "Gruiul Maiului", près de l'emplacement d'un ancien monastère, détruit par la dernière invasion des Tartares en 1717. Peinture murale détruite en grande partie. Belles icônes sur bois et sur verre.
Ocna Sugatag. Localité située à 20 km de Vadu Izei, sur la hauteur qui sépare les vallées de Mara et de Cosau, Ocna Sugatag est présente dans les documents administratifs dès 1360, en tant que centre d'exploitation du sel, activité indiquée d'ailleurs par son nom. Aux alentours de ses salines (ocne), on a mis à jour des pièces de monnaie, en or et en argent, datant de la période romaine. Au début du XXe siècle, l'écroulement des galeries a fait émerger une source d'eau chaude et salée. Ocna Sugatag est aujourd'hui une station balnéo-climatique qui développe des services et des activités propres à cette vocation et qui peut s'appuyer sur bien d'autres atouts touristiques.
Cette vallée s'étend sur 60 km au Nord de la vallée de l'Iza. Région de grande richesse folklorique où cohabitent, à côté des Roumains, une population d'origine allemande (à Viseul de Sus) et des Ukrainiens (Ruthènes) formant quelques communautés situées près de la frontière avec l'Ukraine. La beauté du paysage est renforcée par le relief varié.
Moisei. Située à 52 km sur la route départementale nr. 186, la localité est attestée dès 1365, moment où elle revient au voïvode Balc. Deux églises en bois, celle d'en haut (de la famille de Vlanca), celle d'en bas (de la famille de Pop Coman) ont disparu, la dernière ayant été détruite par les Tartares en 1717.
Sur la vallée d'Isvorul Negru (la Source Noire), s'élevait en 1600 un monastère, qui fut consacré en 1672 par l'archevêque orthodoxe de la Transylvanie, Sava Brancovici lors de sa fête patronale : "La Dormition". Son église en bois, dont la peinture, à peu près effacée, date de 1699, garde encore quelques icônes sur bois de grande qualité. A côté, on a construit, en 1911, une autre église, gréco-catholique, en pierre, et une maison avec sept pièces pour les moines. Fête patronale de cette nouvelle église : toujours "la Dormition de la très Pure Vierge", célébrée le 15 août par une grande procession des villages du Maramures. Aujourd'hui orthodoxe, le monastère continue de recevoir chaque année la foule des pèlerins, orthodoxes et gréco-catholiques, du pays et des régions alentours : ils affluent vers ce lieu monastique, qui fut fondé suite à l'apparition d'une icône miraculeuse de la Mère de Dieu.
Moisei garde aussi le souvenir tragique des atrocités commises par les troupes hongroises vers la fin de la Seconde Guerre mondiale (1944). Trente et un paysans, accusés d'avoir soutenu les résistants à l'occupation fasciste, ont été pris comme otages et fusillés sans aucun procès. Leur mémoire est évoquée par le monument du sculpteur Vida Gheza, originaire du pays : douze colonnes portant des visages inspirés par les masques des rituels paysans entourent une table en pierre, dans un lieu qui invite au silence et au recueillement.
Petrova. Situé à quelque 35 km de Vadu Izei sur la route nationale nr. 18, Sighet-Borsa, Petrova est mentionné dès 1411 comme le village de Petru (Pierre). Sa première église (1670) est ravagée par les flammes en 1856. Une nouvelle église, en pierre, est consacrée en 1878. En 1890, on y trouve une pièce de monnaie en bronze avec l'effigie de l'empereur Trajan et l'inscription "Via Traiana".
Le monastère de Petrova s'élevait sur les terres offertes aux moines par la famille Petrovai, près de la rivière Bistra. Y résidait l'évêque Serafim, membre de cette famille.
Borsa. Située à l'extrémité orientale du Maramures, à 80 km de Vadu Izei, près du passage de Prislop. Le roi Louis de Hongrie offre en 1365 Borsa à Balc, fils du prince Sas, et à son frère. C'est le lieu de la bataille au cours de laquelle les combattants autochtones, conduits par Popa Lupu Sandor, vainquirent les Tartares en 1717.
L'église, incendiée lors de cette incursion et rebâtie, nous est connue à travers des documents de 1800. En 1895, on y construit l'actuelle église, en pierre. En 1774, Borsa avait le statut de commune et de paroisse. A la tête de celle d'en haut se trouvait en 1631 le Pope (prêtre) Dumitru, tandis qu'en 1653, les deux paroisses réunies étaient conduites par Popa Ioan, auquel succède Popa Pintea.
Peinture intérieure de l'église exécutée en 1775 par un zugrave resté anonyme. Connue à travers ses exploitations minière et forestière, la localité mise à présent sur son potentiel de tourisme alpin, estival et hivernal. Le complexe touristique de Borsa offre l'équipement nécessaire aux sports d'hiver. Non loin de là se trouve le parc naturel de Pietrosu Rodnei dont le point culminant atteint 2 304 m d'altitude.
VASER:
Se poate vizita cu mocanita (trenul cu aburi).
Rona de Jos. Commune située à 20 km de Vadu Izei, sur la rivière Rona, affluent de l'Iza. L'église, construite en 1665 en bois de chêne, est placée sur l'éperon d'une colline s'ouvrant vers une belle perspective à l'ouest. Fête patronale : "La Naissance de la Mère de Dieu". Peinture intérieure restaurée en 1793, comprenant des inscriptions en roumain, tracées en lettres cyrilliques, pour expliquer les scènes représentées. Les peintures sur bois et sur verre, dont une partie date de 1817, ont été exécutées par Ioan Plohod de Dragomiresti. Les documents nous informent qu'en 1652, le prêtre Jean résidait dans le monastère de Rona de Jos, élevé sur les domaines offerts par Ioan de Petrova. Riche propriétaire de forêts et de pâturages, possédant des objets liturgiques en or et en argent, le monastère fut privé de ses biens par l'état hongrois, une minime partie de ceux-là revenant à l'Evêché de Maramures.
Sighetu Marmatiei. L'ancienne capitale du Maramures se trouve à 7 km à l'ouest de Vadu Izei, à la confluence de l'Iza et de la Tisa. Habité depuis des temps très reculés, le site révéla aux archéologues un important dépôt d'outils en pierre de l'époque néolithique (Camara), de l'époque de bronze (faucilles, fragments de glaives et d'épées, céramique à Valea Blidarului) et de l'époque Hallstatt (découvert sur Deulul Cetâtii).
Les premiers documents écrits concernant le Maramures attestent que Sighet fut un lieu de réunion de l'Assemblée des chefs du Maramures, lors des moments et des décisions importantes pour le pays. Une première mention date de 1334 et ce document porte déjà le sceau à tête d'auroch, invoqué en 1584 par Miron Costin. Le XIVe siècle nous offre une preuve significative de l'importance de cette localité et de sa fonction cuménique : c'est l'édifice de l'église orthodoxe, offert ensuite par le roi hongrois à ses conationaux et devenu, en conséquence, siège de l'église catholique. Les Hongrois, passés au calvinisme, le transforment en église du culte réformé, situation qui dure jusqu'à l'époque actuelle.
Aux cultes orthodoxe, réformé, catholique, orthodoxe de style ancien, le XVIIIe siècle joint le gréco-catholicisme ; la diversité confessionnelle reflète une pluralité d'ethnies qui, à côté des Roumains, majoritaires, comprend aussi des Hongrois, des Ukrainiens (Ruthènes) et des Allemands.
En matière de musées, Sighet vous propose le Musée d'Ethnographie, le Musée de l'Architecture populaire sur la colline Doboies, le Musée d'Archéologie et sa section de Flore et de Faune du Maramures, la Collection de Peinture et de Sculpture, les Maisons mémoriales de l'académicien Ioan Mihali d'Apsa et de l'écrivain Alexandru Ivasiuc, le Parc dendrologique etc.
Le toponyme Sighet semble avoir une origine dace et provenir du terme "zeget" signifiant "fortification", terme utilisé par les Daces pour désigner le grand château fort situé sur "la Colline de la Cité".
Sapînta.
A 26 km de Vadu Izei, sur la vallée de Tisa, cette localité
est accessible par la route départementale Sighet - Satu
Mare. Présente dans les documents écrits à
partir de 1373, moment où est fixée la limite entre
Sapînta et Cîmpu Lung. L'ancienne église en
bois, consommée par le feu, fut remplacée par une
église en pierre. En 1689, popa Ionas y est prêtre.
Communauté de gens énergiques, Sapînta est connue comme l'un des centres d'artisanat les plus actifs du pays. Sa spécialité : les "cergi" - couvertures en laine à longs poils - dont les couleurs sont particulièrement brillantes ici. Mais le village doit surtout sa célébrité à son Cimetière gai, uvre d'un artiste populaire exceptionnel Ioan Stan Patras qui fut sculpteur, peintre et poète. Grâce au prestige qu'il avait acquis parmi les villageois, Ioan Stan Patras a réalisé durant sa vie un nombre remarquable de croix en bois, sculptées et peintes en couleurs vives, portant chacune un court poème - brève histoire de la vie de celui qu'elle commémore. Les couleurs fortes - fond bleu foncé ou ultramarin et graffiti tracé en blanc ou jaune, agrémenté de rouge, de jaune et de vert - forment un contraste éclatant et harmonieux. S'y ajoute un bas-relief bien proportionné. La chronique inscrite en-dessous - chronique qui ne manque pas d'humour - ainsi que la vivacité chromatique de ces croix a transformé le lieu de la tristesse en un espace unique en son genre : le Cimetière gai de Sapînta.