Le Noël, le Nouvel An et l'Épiphanie marquent les trois moments d'un cycle (25 décembre - 7 janvier) placé sous le signe du bien, de la joie, de l'espérance manifestés par les admirables chants longs ("colindes"), suivis de vux de santé et d'abondance adressés aux hôtes.
Colinda. Le répertoire inclut des chants longs dédiés aux enfants, aux jeunes filles et aux jeunes garçons, ainsi qu'aux vieux.
D'inspiration chrétienne ou préchrétienne, ces "colindes" ont amené jusqu'à nous des éléments appartenant à des traditions et à des rites ancestraux, dont seul le message artistique, profondément humain est resté compréhensible. Un des chants longs de Vad dit : "Belle chanson chante pour soi le cerf dans la forêt".
Viflaimul (le "Bethléem"). A Noël, le soir, ce "mystère" (théâtre religieux) est interprété par des groupes de jeunes gens (20 à 30 garçons) : ceux-ci représentent l'Adoration des Mages et des bergers annonçant la Naissance du Christ et la confrontation avec le roi Hérode.
Mosi si Babe (Vieux et Vieilles). Pour le Nouvel An et l'Épiphanie, on prépare des masques qui peuvent atteindre 1 mètre de hauteur et qui sont montés sur un support de chiffons usés. Ils sont placés dans un endroit difficilement accessible devant la maison d'une fille ou d'un garçon qui tarde à se marier. La lettre qui les accompagne raille le destinataire et fait le délice de la communauté.
Capra ("la chèvre"), Ursul ("l'ours"), Mosii ("les Anciens"). Le jeu de la chèvre et de l'ours est présent sur tout le territoire de la Roumanie, avec des traits spécifiques selon la zone et même le village. Le groupe d'hommes masqués - cinq à huit personnes, enfants ou adultes - joue dans la cour ou à l'intérieur de la maison et reçoit une récompense. De nos jours, toutes ces coutumes d'hiver sont englobées dans un grand festival folklorique à Sighet, débutant chaque année le 27 décembre et réunissant des groupes de tous les villages du Maramures, ainsi que des invités.
A travers tout le Maramures et la Roumanie, le printemps est fêté comme une résurrection de la nature et le début des travaux agricoles.
Sîngiorz (la "Saint George"). Le 23 avril, dans tous les villages du Maramures, l'eau coule à flots pour assurer la fertilité des champs et la fécondité du bétail.
Tinjaua. Sur la vallée de la Mara, à Harnicesti, Hoteni, Sat Sugatag, on fête le laboureur le plus assidu à son travail, en le conduisant sur la "tînjaua" de sa charrue, décorée de manière festive par des branches vertes et des rubans colorés, et tirée par des jeunes gens, jusqu'au bord de la rivière ; on l'y asperge d'eau, symbole de la force vivifiante, en chantant :
"Mara, Mara, belle rivière,
Lave tous les maux,
Donne-nous le bien,
Paix dans le monde,
Fruits vigoureux
Du bien dans le pays
Du blé pour l'été."
On entoure ensuite le champ labouré, en chantant :
"Fier soleil voyageur,
Penche-toi sur le champ,
Chauffe les semences
Suscite les épis."
La fête s'achève par un festin dans la maison du laboureur.
Stîna Maramuresana (montée
des troupeaux dans les alpages, du 1er-15 mai). Coutume observée par tous les villages
du Maramures : c'est le moment de la constitution des troupeaux
; on trait toutes les brebis afin de savoir la quantité
de lait que les bergers devront livrer au propriétaire
après trois mois d'alpage. Pour cette fête qui se
déroule sur les collines environnantes du village, on
organise un festin avec des plats traditionnels et l'on danse
jusqu'à la tombée de la nuit. La fête s'achève
dans la maison de l'organisateur de la bergerie.